Evaluer l’impact social de son activité

Quel intérêt pour une structure de l’ESS de mesurer son impact social ?

Les structures de l’économie sociale et solidaire se distinguent des entreprises de l’économie classique par leur objectif et/ou par leur gouvernance. En effet, elles ne visent pas la lucrativité ou la réalisation de bénéfices, mais l’utilité sociale, sociétale ou environnementale, dans le cadre d’une gouvernance participative. Leur modèle économique découle de ces spécificités. Celui-ci fonctionne généralement à partir de diverses ressources : cotisations, subventions publiques, recettes liés à leur activité économique, etc. En outre, leur modèle économique diffère également selon leur statut (association, des coopérative, etc.).

De manière générale, bien que la culture économique des structures de l’ESS ait évolué ces dernières années grâce notamment à l’émergence d’outils dédiés (contrats d’apport associatifs, prêts participatifs, etc.), ces structures restent, pour nombre d’entre elles, très dépendantes des financements publics et de leurs aléas (décalage des décaissements, fortes incidences sur le BFR, etc.). Or, la raréfaction des financements publics, alliée à la nécessité pour ces structures de consolider leur activité et leurs emplois, impliquent nécessairement de s’interroger sur un rééquilibrage de leur modèle économique et notamment, sur la diversification de leurs sources de financement.

Le recours à des fonds d’investissement à impact social est de plus en plus utilisé pour renforcer les fonds propres ou quasi fonds propres des structures de l’ESS et accompagner leurs projets de développement. Nombre de fonds d’investissements « solidaires », « à impact social » ont émergé ces dernières années : on peut citer Impact Partenaires, Esfin Gestion du Crédit Coopératif, le fonds NovESS de la Caisse des Dépôts et Consignations créé courant 2016…

 

La mesure et le suivi de l’impact social des organisations non lucratives est donc devenu un enjeu stratégique. Enjeu stratégique pour les structures de l’économie sociale et solidaire qui recherchent des financements. Cette mesure de l’impact social a aussi d’autres vocations pour les structures de l’ESS : elle leur permet de guider leur stratégie, piloter leur activité, communiquer sur leur action, valoriser l’action de leurs salariés et bénévoles

Enjeu stratégique également pour les fonds d’investissements qui doivent attester de l’apport des entreprises sociales à leurs bénéficiaires et à la société dans son ensemble, en ne se limitant pas à la seule dimension économique.

> Définition de l’impact social par le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire :« L’impact social consiste en l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire et internes (salariés, bénévoles, volontaires), que sur la société en général. Dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, il est issu de la capacité de l’organisation (ou d’un groupe d’organisations) à anticiper des besoins pas ou mal satisfaits et à y répondre, via ses missions de prévention, réparation ou compensation. Il se traduit en termes de bien-être individuel, de comportements, de capabilités, de pratiques sectorielles, d’innovations sociales ou de décisions publiques. »

 

Comment mesurer l’impact social ?

De nombreuses méthodes existent pour mesurer l’impact social des entreprises sociales. L’institut de l’innovation et de l’entrepreneuriat social de l’ESSEC a construit une méthode sur le retour social sur investissement (SROI). La Caisse des Dépôts a conçu un outil de mesure et de suivi de l’impact social, MESIS, dans le cadre de la création du Fonds Novess. Chaque fonds d’investissement a également sa propre grille d’analyse… Toutes ces méthodes sont intéressantes mais aucune n’est pour l’instant devenue une norme de place. Donc, si en tant que structure de l’ESS, vous souhaitez mesurer votre impact social, vous avez tout intérêt à utiliser une méthode sur mesure, en fonction de vos objectifs.

Voici quelques conseils pour vous lancer dans une démarche d’évaluation de l’impact social :

  • Interrogez-vous en premier lieu sur la finalité de votre démarche d’évaluation : pourquoi vous engagez-vous dans cette démarche d’évaluation ? pour qui le faites-vous ?
  • Précisez les questions auxquelles vous souhaitez répondre au travers de cette mesure. Souhaitez-vous évaluer en priorité la pertinence du projet, l’atteinte d’objectifs, les moyens déployés pour atteindre les objectifs, les effets de votre activité sur vos parties prenantes ?
  • Précisez ensuite le périmètre de l’évaluation : souhaitez-vous évaluer l’ensemble de vos activités ? une activité en particulier ? Sur quelle échelle de temps souhaitez-vous faire l’évaluation ?
  • C’est seulement après avoir répondu à ces questionnements que vous vous intéresserez au choix de la méthode à mobiliser pour mesurer votre impact social.

 

> Pour aller plus loin… : l’Avise a publié en partenariat avec l’ESSEC et le Mouves,un petit précis de l’évaluation de l’impact social qui apporte des exemples intéressants de méthodes à mobiliser en fonction des objectifs d’évaluation recherchés.

 

>> Argo&Siloe accompagne actuellement AG2R LA MONDIALE et le Mouvement Habitat et Humanisme dans l’évaluation de l’impact social du projet d’habitat bi-générationnel.

 

Si vous avez des questions sur cette démarche, n’hésitez pas à nous contacter !